Les antres en liesse des mécaniques célestes ignées,
Dans les dédales du temps et de l'infinité des mondes,
Ont réveillé en nous les douces mélancolies de l'été,
Afin d'assagir nos âmes moribondes en proie à l'immonde .
Je n'étais qu'un passager clandestin des temps de la faim,
Parcourant le monde magique de l'éternelle folie en furie,
Cherchant, dans les cités de fer des planètes sans fin,
Les couleurs du ciel illuminant les tempes des magiciens de la vie.
Je voyais dans les crevasses des espaces abscons,
Les difficultés en éveil des mondes en sommeil,
Sous les interstices des béatitudes célestes au diapason
Avec les guerres intestines des hommes perdus dans les veilles.
Le chacal des portes de l'occident, où l'ange de l'abîme
Flottait dans les fêlures des infâmes torpeurs de l'ennui,
Affamait les bouches avides d'espérance au-delà des cimes,
Et l'Empire avalait les moutures du vent dans l'en-vie.
La Poésie céleste des peintres de l'obscur, dans l'au-delà des vies,
Peignait sur la toile argentée des divinités de l'instant
Des ruisseaux amers plongeant dans les gouffres ravis,
Et l'excellence aristocratique se perdait dans les fers de l'antan.
Navigue ! Ô petit homme ! Navigue sous le boisseau de l'esclavage !
Navigue ! Dans les foisonnantes pages de tes destinées glabres !
Navigue ! Sur les eaux de la pestilence morne des ravages !
Navigue ! Ô oiseau de proie ! Dans les cieux de la soumission de marbre !
Navigue ! Ô petit homme ! Navigue sous la férule de tes maîtres en déguisement !
Que nous n'eussions point de peur seyait au seigneur de l'empois,
Et nos âmes infertiles crevassaient les lueurs du temps
Fermentant dans le divin râle des bestiales enflures de la foi,
Engendrant les haines immortelles des dentelles de diamant.
Le Poète armé de sa lyre de satin dans les couloirs symphoniques,
Dans un chant en pleurs plein d'espoir, plein du remous des êtres,
Au frontispice des douleurs éternelles des hommes faméliques,
Gueulait dans la forge des oublis sa haine contre les titans du paraître.
Les portes de l'occident affermies dans ses servitudes d'airain
S'ouvraient sur un monde incertain perclus de rancoeurs,
S'enivraient de famines et de violences dans l'étau de l'étain,
Et les esclaves somnambuliques vaguaient dans leurs travaux de la peur.
Les portes de l'orient scintillaient de mille feux sous le joug du soleil,
Affalaient les gueux et les mendiants dans les sables ocre de l'enfer,
Guerroyaient dans l'ombre des colonnes armées sous la treille,
Tuaient les passants insomniaques de la vie en jachère.
Ô ! Terrible et magnifique monde de l'oubli !
Ô ! Homme de peu de foi tuant les instants de bonheur !
Ô ! Femme enivrant les peaux satinées des amants !
Ô ! Temps obscurs du progrès aliénant !
Moi, le non-moi, dans le moi des surmoi au coeur des mois,
Je peins la trame de vos vies au fil de ces pages incarnates,
Traçant la courbure arc-en-ciel et le trait noir de vos émois,
Multipliant les métaphores de l'absurde où dans la fièvre vous criâtes.
Les portes de l'occident consomment le temps et l'argent des indigents,
Et aux confins des déserts bleus de la faim éternelle,
Les hommes vêtus de bronze se meurent dans les sables mouvants
Des catacombes de l'occident en proie aux délires d'une guerre gestionnaire démentielle.
VANITAS VANITATUM ET OMNIA VANITAS !