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7 mai 2009 4 07 /05 /mai /2009 01:32


" En fait, ce problème ne pourrait jamais être dépassé, si l'homme qui écrit attendait de sa solution le droit de se mettre à écrire. " C'est justement pour cela, remarque Hegel, que celui-ci doit commencer immédiatement et passer immédiatement à l'acte, quelles que soient les circonstances, et sans penser davantage au début et au moyen et à la fin."
                                                                             Maurice BLANCHOT citant HEGEL.
                                                                                      " De Kafka à Kafka "


En baguenaudant dans la ville-pleureuse et bétonnée de Brest face à l'océan atlantique, j'aime m'arrêter, le temps d'une halte enjouée place Guérin. Cet endroit mirifique, où se cotoie toute la plèbe Brestoise, les musiciens, peintres, écrivains, ouvriers, pétanqueurs et clochards enivrés de bières, d'alcools frelatés, respire le calme et la quiétude des matins blafards et ensommeillés. Là, tel un héraut des temps antiques, bravant la tempête de la marchandisation à outrance et de la consommation exacerbée, se tient un homme digne, fier et altier, s'enorgueillissant de sa bouquinerie aux mille trésors cachés et introuvables, cet homme de la passion, du plaisir partagé. Sa bouquinerie poussièreuse emplie de livres incroyables et certains inédits appelle à la lecture déraisonnée. Chaque fois que je rencontre cet homme aux services de la Culture et des êtres en quête de connaissances autres, je m'émerveille devant ces piles de livres tenant dans un équilibre incertain. J'aime farfouiner, flâner, humer l'atmosphère de ses livres pour la plupart uniques et diversifiés. Cet homme est le brave combattant contre la folie des Grands Patrons tenant dans leurs mains les maisons d'éditions, la presse et les médias. Il est le dernier rempart, toujours debout, face à la mondialisation tentaculaire et dévoreuse d'hommes. Nous nous devons de défendre ce genre d'endroit où la culture a un droit de cité, où les combats se mènent contre ce monde lisse et unidimensionnel comme eût pu le dire Herbert Marcuse de l'Ecole de Francfort. J'ai voulu faire ici l'apologie des librairies et bouquineries à taille humaine où la pitance n'est pas assurée chaque jour que fait Dieu, mais où la convivialité, la gaieté et le sérieux se tiennent dans une permanence qui nous est chère. Lorsque des êtres de connaissance s'affairent dans des endroits pareils, divins, discutant dans un élan du coeur, la magie opère et la vie refait surface pour quelques heures, les heures glorieuses ! Merci à toi d'être toujours debout pour contenter des êtres en quête de savoirs multiples et iconoclastes...!



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commentaires

D
Cet éloge dithyrambe m'a mis les larmes aux yeux. étonnée par mes sentiments face à cette lecture, je me suis demandée "pourquoi cette émotion ?" <br /> Ce monde est fou et nous fait oublier ce qui nous est cher. Cela me rappelle un chant au premier abord sans rapport, il dit "Oh terre enfin libre où nous pourrons revivre Aimer - Aimer". <br /> Ne sommes-nous pas dans des prisons cérébrales, aveuglés par un tourbillon capitaliste sans humanité ? Le bonheur tel une étoile filante est toujours palpable et à la portée de tous et tu le partages dans ce chant d'amour.
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P
<br /> <br /> Domi,<br /> La vérité se trouve dans les livres qui peuvent paraître obscurs à certains. C'est dans les petites bouquineries ou petites librairies  que  l'on peut trouver la rareté pour un prix<br /> modique, le livre inattendu venant des fins fonds de notre histoire, de notre passé ; le livre qui nous transportera vers un ailleurs, des lendemains lumineux... Les nouveautés vendues par les<br /> grands capitaines d'industrie sont souvent fades et insipides, écrits mécaniquement pour appâter le gogo ou ces crétins de bobos, il reste encore, heureusement, de petites maisons d'éditions qui<br /> tiennent toujours le haut du pavé malgré tout, luttant pour faire renconnaître des auteurs de valeur. Le Capitalisme et l'ultra-libéralisme ont broyé les cerveaux, une lutte de chaque instant<br /> doit être menée contre cette décérébrération à tous crins... quitte à être pris pour un farfelu... La camisole de force qu'on nous impose spirituellement, dans ce monde sans âme, il faut savoir<br /> la briser pour retrouver le goût des autres et de la vie.<br /> Merci.<br /> Philippe.<br /> <br /> <br /> <br />
A
Bonjour,<br /> Je t'annonce le défi n°2 de la Communauté "Ruche de beaux mots"...<br /> Le thème : AU NOM DE L'AMOUR<br /> Attention à bien respecter les Consignes !<br /> Merci d'avance pour ta participation... et amuse-toi bien...<br /> Bon long week-end...<br /> Bizzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz
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Philippe Goron

  • : Le blog de Philippe GORON
  • : Mouvement de néantisation a-mystique, et destructuré de l'écriture a-contemporaine, se situant hors de l'espace et du temps en un point nodal de l'âme mécanisée. Apocalypse de la forme, du fond et de l'êtreté. Non une nihilisation, ni un nihilisme post-moderne in situ, mais un nouveau mouvement littéraire trans-personnel , trans-genre, trans-génique, humanoïde chrétien : le NEANTISME, ultime étape du dernier homme avant son effondrement biologique, et sa transformation bio-technologique totale.
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